Soldat spécialiste Donald F. Smith, Deuxième Guerre mondiale 1919-1995
Renseignements fournis par Lee Ann Eckhardt Smith, la belle-fille de Don.
Don Smith s’est enrôlé en novembre 1941. Il avait tout juste 22 ans et travaillait comme expéditionnaire à la Cyanamid Company, une usine d’engrais à Niagara Falls.
Le mois suivant, on l’envoyait au centre de formation de Barriefield, près de Kingston, pour qu’il y suive des cours de mécanique. Il a terminé son programme à Hamilton en août de la même année.
Les mécaniciens devaient réparer des véhicules et des équipements sur le champ de bataille. Ils devaient faire preuve de créativité pour maintenir des camions, des jeeps et des tanks en état de marche sur le front, pendant et après les assauts ennemis. Lorsqu’il était en Italie et en Afrique du Nord, Don a vu d’importantes attaques de près.
Le 5 novembre 1942, deux mois après son 23e anniversaire, Don est allé en Angleterre en tant que membre de l’Unité de renfort canadienne. Après avoir réussi des tests et satisfait aux normes anglaises, il a obtenu une augmentation de salaire. Sa formation s’est poursuivie jusqu’en janvier 1943, où il a été affecté à la 4e Division blindée canadienne, Compagnie B. Puis il a dû être hospitalisé huit jours à la suite d’un incident qui s’est produit au cours de sa formation. Ceci explique peut-être la présence sur ses jambes de cicatrices de brûlures au phosphore.
Au terme d’autres formations suivies entre août et octobre 1943, Don est devenu mécanicien spécialisé. Le mois suivant, fraîchement âgé de 24 ans, il a été déployé en Afrique du Nord pour combattre, au sein de la Force de la Méditerranée centrale, les troupes du général allemand Rommel qu’on surnommait le Renard du désert. Durant cette période, Don avait pour animal de compagnie un scorpion qu’il gardait dans une boîte à cigares. Il le taquinait avec un stylo pour qu’il recourbe sa queue, ce qu’il trouvait très intéressant.
Son dossier de service militaire indique qu’entre mai et octobre 1944, il a servi avec des hommes des forces alliées en Italie. Ils ont atterri en Sicile, puis se sont rendus dans le sud du pays. L’armée canadienne comptait alors près de 76 000 soldats partout en Italie. Nous savons que Don s’est battu avec des unités postées au sud de Rome.
En janvier 1945, il est devenu mécanicien spécialisé, classe A. Puis il a été déployé en France. Nous savons aussi qu’il était en Hollande en mai 1945, à la fin de la guerre en sol européen, parce qu’il a raconté avoir aidé un Hollandais à déterrer sa voiture qu’il avait enterrée dans son jardin pour éviter que les nazis ne lui prennent.
À la fin de la guerre, le retour du grand nombre de soldats canadiens s’est fait sur une longue période. Don a mis pied en Angleterre au bout de six mois, en novembre 1945, pour y prendre un bateau qui le ramènerait au pays. Il était âgé de 26 ans et avait été en service actif pendant 3 années entières.
Don a pris part à la guerre en tant que soldat spécialisé (artisan). Il faisait partie de ce qu’on appelait le Corps royal canadien des ingénieurs électriciens et mécaniciens (CRCIEE). Il a assisté à quelques réunions organisées par ce dernier, dont la dernière qui a eu lieu à Kingston au début des années 1990.
Don n’a révélé de son expérience de la guerre que les noms des pays où il est allé et raconté que quelques épisodes comme ceux qui sont relatés ici et qui ne concernent pas les combats.
Lui qui avait été grand amateur de chasse, Don a dit à son fils Geoffrey ne plus avoir touché à une arme à feu après la guerre.